PRESENTATION DE L’ASSOCIATION

L’association des Grognards de la Marne s’est constituée en 2010 pour célébrer le bicentenaire de la Campagne de France en pays fertois et meldois, si souvent oublié des historiens des combats de 1814. Elle s’était donnée pour objet d’y célébrer particulièrement le corps de la Garde Nationale qui y a été particulièrement engagé et éprouvé.
C’est ainsi qu’une reconstitution importante a pu cultiver le souvenir des sacrifices, des efforts et des souffrances des Nord-Seine-et-Marnais à la fin de l’Empire, marquée par plusieurs manifestations d’envergure – reconstitution de bataille sur le site de la Choquette à Saint-Jean-lès-Deux-Jumeaux, suivant une grande marche depuis Meaux en passant par Montceaux-lès-Meaux, reconstitution d’un bal 1er Empire à La Ferté sous Jouarre, reconstitution d’un mariage à Jouarre, représentation théâtrale à Changis-sur-Marne et La Ferté sous Jouarre, exposition à Coulommiers, exposition de photographies à Ussy, défilé de mode Empire à Meaux, conférences sur la campagne de France entre Jouarre et Meaux, à Trilport, etc.


La bataille associait alors – non sans critiques de l’extérieur – une vingtaine de groupes de reconstitution et plusieurs centaines de bénévoles locaux constitués en Gardes Nationaux, vêtus grâce au concours de l’association « Germinale », association de réinsertion professionnelle locale. Tout avait été rendu possible par les efforts de nos membres et le soutien financier, notamment, de dix-neuf communes associées à l’événement, du Rotary Club de La Ferté sous Jouarre et de plusieurs sponsors privés. A l’issue de ces manifestations, plusieurs activités de l’association ont survécu pour entretenir dans la convivialité, le souvenir de l’Empire en pays fertois et meldois, participant depuis dix ans à de multiples reconstitutions ou cérémonies locales, nationales ou internationales.
Partenaire à son origine avec le Ministère des Armées, membre de l’association de la Flamme sous l'Arc de Triomphe, l’association a conservé un partenariat avec la Société des Membres de la Légion d’Honneur – SMLH 94 – et l’association du Patrimoine Napoléonien.

La légende Napoléonienne

Le château du Martroy, près de Meaux, inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, joue un rôle essentiel dans la préservation du mythe napoléonien. Dans cet entretien, Thomas Pernette rencontre Bruno de Trémiolles, propriétaire du château, dont l'épouse est issue d'une lignée illustre de fidèles de l'Empereur, tels que Armand de Caulaincourt, Grand Écuyer de Napoléon Ier, et Pierre Daru, intendant général de la Grande Armée.

Par ailleurs, l'association "Les Grognards de la Marne" contribue également à entretenir la mémoire napoléonienne en proposant des reconstitutions historiques de bivouacs et de batailles de la période du Premier Empire. Découvrez avec Thomas Pernette les techniques de tir d'un fusilier de bataillon lors de ces événements.

LA GARDE NATIONALE et LA GARDE NATIONALE DE SEINE ET MARNE

La Garde Nationale est le parent pauvre du souvenir de la Grande Armée. Issue de l’idée des milices bourgeoises de l’ancien régime et du guet des communes, La Garde Nationale nait le 10 aout 1789, comme une force locale non professionnelle, recrutée parmi les hommes de la commune non enrôlés dans l’armée de métier, et placée sous l’obéissance des municipalités. Quelques compagnies sont soldées, mais la plupart sont des compagnies de volontaires constituant une force d’appoint locale pour le maintien de l’ordre public voire pour compléter localement l’effort militaire si la France était envahie.


La Garde Nationale sera engagée alors dans les batailles de la Révolution. Les officiers y sont élus pour un an et en principe à condition d’y avoir été garde au moins un an, et très vite, la Garde Nationale a pris l’uniforme de l’habit bleu à parement écarlate, gilet et culotte blanche lorsque les municipalités avaient les moyens de les équiper.
Le service dans la Garde Nationale devint progressivement obligatoire bien avant la loi JOURDAN sur la conscription obligatoire qui ne concernait elle que les tirés aux sorts.
La France divisée en quatre-vingt-trois départements par le décret du 26 février 1790, vit chaque département divisé en district qui était l’assise géographique des cohortes des Gardes Nationaux : c’est donc une troupe où tous les soldats et cadres sont généralement issus du même pays.
Très rapidement furent distinguées les compagnies des Gardes Nationaux sédentaires, chargées de mission locale – gardes nationaux, gardes-côtes (au bord des mers et océans), gardes nationaux chargées de la surveillance des forts et des arsenaux, surveillance de frontières et engagements direct lorsque les départements de l’Est furent envahis, des compagnies mobiles souvent engagées avec les forces de ligne – depuis la révolution jusqu’à l’Empire et particulièrement après 1812. Beaucoup de cohortes furent intégrées dans les unités de ligne comme régiment supplémentaire et même dans la Garde Impériale.

Assoupie à compter du consulat au profit des unités de Ligne ou de la Garde Impériale, la Garde Nationale sera réorganisée et surtout réactivée à partir de la campagne d’Austerlitz, au départ pour douze départements mais s’élargissant de plus en plus, puis sur tout le territoire à compter du Blocus avec des missions de gardes-côtes et aux frontières puis pour des objectifs qui vont de plus en plus l’associer à la Grande Armée. Il s’agissait de ne pas dégarnir la France de troupes lorsque l’armée oeuvrait en terres étrangères et de constituer une force d’ordre public pour contenir les éventuels troubles intérieurs.
Le décret du 24 octobre 1806 définissait la composition et l’organisation de la Garde Nationale, à savoir, tous les hommes valides entre 20 et 60 ans dont ne sont exemptés que les hommes ayant au moins dix enfants vivants et quelques professions, notamment religieuses. C’est donc quasiment toute la nation en arme ! Seront levés ainsi 80 000 gardes nationaux en service tournant, sur tout le territoire de l’Empire. 

A compter de la campagne de 1809 Napoléon intègre à sa Grande Armée des effectifs de la Garde Nationale pour compléter son armée et surtout là où, précisément, le gros des effectifs ne peut se maintenir : Ainsi ils ne démériteront pas sur les champs de bataille périphériques des grands combats retenus par l’histoire, notamment à Walcheren en Hollande sur l’initiative de FOUCHE voulant repousser, in extremis, une tentative de débarquement des anglais en terre d’Empire.
A compter de la grande saignée de 1812, la Garde Nationale devient le complément indispensable des effectifs de la Grande Armée, et le sénatus-consulte du 13 mars 1812, ordonne la levée de cent cohortes dans tous l’Empire pour assurer la sécurité intérieure (en fait 88 seulement seront constituées). Les six cohortes de Paris sont recrutées et couvrent, en fait, les départements de la Seine, de l’Aisne, de l’Eure-et-Loir, du Loiret, de l’Oise, de la Seine-et-Marne et de la Seine-et-Oise (qui deviendra les Yvelines).
A compter du 14 mars 1812, les officiers doivent être choisis parmi les officiers, sous-officiers ou soldats en activité ou à la retraite justifiant de leur service, ou les anciens officiers de la Garde Nationale à partir du grade de capitaine. Mais ils ne sont plus élus mais désignés par un conseil départemental présidé par le préfet et animé par le général du département et un commissaire des guerres, ainsi que l’officier le plus gradé de la gendarmerie.


La Garde Nationale de Seine-et-Marne constitue alors la 11ème cohorte puis légion des gardes nationaux français pour un effectif théorique de 888 gardes et cadres dont les effectifs, selon leur âge et expérience, à partir de 1812, seront divisés en Premier Ban (hommes de 20 à 26 ans), Second Ban (hommes de 27 à 40 ans) et Arrière-ban pour les plus âgés.
Une cohorte est composée de six compagnies de fusiliers, une de dépôt et une d’artillerie soit 140 hommes, mais rapidement s’y ajoute une, voire deux compagnies de grenadiers qui réduisent celles des fusiliers. Elles sont entrainées de plus en plus intensivement et le service qui était d’abord ponctuel, puis réguliers, puis peu à peu permanent, posant de gros problème d’équipements à charge des communes.


Au retour de la Campagne de Russie les gardes du premiers Ban sont mis à la disposition du Ministre des Armées pour être intégrés à la Grande Armée, soit cent mille hommes qui iront constituer de nombreux régiments de Ligne (les 135ème et suivants, jusqu’au 156ème régiment de Ligne).
Ces régiments se couvriront de gloire pendant les campagnes suivantes : Le premier Ban des gardes nationaux de Seine-et-Marne sera ainsi reversé dans le 135ème de Ligne et affecté à l’Armée d’Allemagne dites « armée de la Bober » pour être engagé aux batailles de :
HALLE, le 30 avril 1813
LUTZEN, le 2 mai 1813
BAUTZEN, le 21 mai 1813
LIEPZIG, du 16 au 19 octobre 1813
HANAU, le 30 et 31 octobre 1813.


Le régiment compte alors un colonel, deux chefs de bataillons, deux adjudants-majors, un capitaine, un chirurgien major et un aide major, quatre adjudants, un caporal tambour, huit musiciens et, pour chaque compagnie, un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, un sergent major, six sergents, douze caporaux, un fourrier, deux tambours d’ordonnance et cent quarante gardes.
Outre ces effectifs engagés, les deux autres bans sont constitués en légions départementales, sous les ordres d’un général et du Préfet du département à compter du 5 avril 1813, et placées en permanence sous les armes, réparties en cohortes urbaines de six cents hommes ou en cohorte d’arrondissement de 1000 hommes. Une partie est organisée en cohorte sédentaire pour assurer l’ordre public et la surveillance des arsenaux et forts intérieurs, ainsi que des ports, frontières et côtes, organisée en :
Une compagnie de grenadier du second ban et troisième ban constitués en classe, et une compagnie de fusiliers ou en une compagnie d’effectifs mixtes grenadiers et fusiliers. Ils vont constituer la première division de la Garde Nationale avec ceux de l’Aisne, du Loiret, de L’Oise et de la Seine, qui sont tenus de former onze bataillons rassemblés en décembre à Soissons, puis divisés en cinq régiments ordinaires donc dix bataillons dont la Seine-et-Marne constituait deux bataillons.
En 1814, une partie de la France est envahie et la Campagne de France va, en grande partie, se jouer en Seine-et-Marne, notamment du nord.
La levée de trois cents mille soldats le 15 novembre 1813 va puiser en grande partie dans les deux bans sédentaires non intégrés de la Garde Nationale et surtout dans un département : La Seine-et-Marne ! (Décret du 3 décembre 1813) car ses effectifs sont déjà sur place !
Il faut les équiper d’urgence : « Qu’on les habille avec des blouses !» ordonne d’urgence l’Empereur au comte DARU, intendant de la Grande Armée, « Ils pourront conserver dessous leurs effets civils et cela pourra être étendue à toute l’armée si nécessaires ».
Les Gardes Nationaux sont réunis d’urgence à Melun, puis répartis sur le département, notamment à la caserne de Meaux où les gardes nationaux de l’ouest de la France viendront les compléter. Ils sont tirés des classes 1806 à 1811, pour ceux qui n’avaient pas été tirés au sort, s’ils mesurent au moins 4 pieds 8 pouces 8 lignes sauf à s’être mariés avant le 19 novembre 1813 ! Puis cela sera élargi au classes 1807 et jusqu’à 1814 !
Les maires sont priés de réunir les effectifs sous l’autorité du préfet de Seine-et-Marne sous 24 heures mais celui-ci craint des troubles… On constitue alors, en Seine-et-Marne, cinq cohortes et vingt compagnies en toute hâte après l’arrêté du Préfet du 2 janvier 1814 ; Seront alors constituées une compagnie de chasseurs et une de grenadiers à Coulommiers, deux de chaque à Fontainebleau, trois de chaque à Meaux, deux de chaque à Melun, et une compagnie de grenadiers et deux de chasseurs à Provins entre le 9 et le 15 janvier !


Ceux-ci vont participer aux combats de Montereau le 18 février, avec les gardes nationaux de l’ouest de la France, à eux réunis, puis aux combats autour de Soissons : Ils seront alors réunis sur Meaux sous les ordres du Général DANLOUP VERDUN, le Général RUSCA qui les commandait avant ayant été tué à Soissons ; NOIZET est leur chef d’état-major. Puis les Généraux PACTOD et AMEY en prendront la direction pour assurer la défense de La-Ferté-sous-Jouarre, du pont de Trilport et de Meaux.
Les gardes nationaux seront donc engagés dans tous les combats de la Campagne de France en Aisne et nord Seine-et-Marne et pendant la bataille de Montereau.
A noter qu’à l’époque, on ne pouvait prétendre à la Légion d’honneur à titre civil sans justifier d’avoir servi au moins dans la Garde Nationale !


La onzième cohorte – donc celle de Seine-et-Marne – eut 17 officiers subalternes dont on connait les noms, âgés et 25 à 55 ans : notamment le capitaine Hyppolite BERTRAND, le capitaine Jean CADET, le capitaine Antoine LALARDIE, et le capitaine Toussaint VERDET et les lieutenants : Louis BART, Jean Baptiste CHAUDOT, Pierre EVRARD, Jean SOUVERON et les sous-lieutenants Germain BELHAUTE, Joachim-Pierre BOCCALIN LACOSTE, Louis DESOLOMAJOR, Nicolas LABBE.


On connait aussi le nom de certains gardes nationaux de Seine-et-Marne intégrés au 135ème régiment d’infanterie, tombés au champ d’honneur, notamment ceux reversés vers le 135ème régiment d’infanterie, tels :
Jacques BEAUVAIS, né en 1792 à Montereau, vigneron, grenadier tué à Lützen,
Savinien BERTRAND, né en 1791 à Mery-sur -Marne, cultivateur, tué à Leipzig le 16 octobre 1813,
Jean Pierre BRIET, né à Crouy-sur-Ourcq, cultivateur, tué à Bautzen le 19 mai 1813,
Louis CHAUMET, né en 1792 à Coubert, clerc d’avoué, tué au passage de la Bauber,
François COLUCHE, né à Quiers en 1792, tué à Lowenberg le 19 août 1813,
Louis CROYER, né à Meaux en 1791, tué à Lützen le 2 mai 1813,
Charles GODARD, né à Villeparisis en 1788, tué à Liepzig le 22 septembre 1813,
Louis LABORDE, né à Egligny en 1785, mort des suites de ses blessures à l’hôpital de Magdebourg le 5 juin 1813.
Henri LECLERC, né à Coulommiers en 1791, couvreur, blessé le 19 mai 1813 à Bautzen, revenu,
Jean LIAMBERT, né à Saint-Fargeau en 1792, vigneron, tué en août 1813 à Lowenberg,
François LIME, né à Courtry en 1792, journalier, tué à Bautzen le 19 mai 1813,
Charles MOREAU, né à Montereau en 1789, orfèvre, tué le 19 AOUT 1813 à Lowenberg,
Charles PONCELET, né à Couilly-Pont-aux-Dames en 1789, tué à Lützen le 2 mai 1813,
Désiré SEIGNANT, né à Congis-sur-Thérouanne en 1791, tombé à Erfurt en septembre 1813.
1ère COHORTE DES GARDES NATIONAUX DE SEINE-ET-MARNE - 1er Empire
Groupe de reconstitution sous l’uniforme napoléonien qui s’entraîne environ une fois par mois à Sammeron, aux ordres et manoeuvres applicables sous l’Empire, et participe à des manifestations de reconstitution (manoeuvres, défilés, bivouacs, batailles, etc.) en France et en Europe. 

1ère COHORTE DES GARDES NATIONAUX DE SEINE-ET-MARNE - 1er Empire

Groupe de reconstitution sous l’uniforme napoléonien qui s’entraîne environ une fois par mois à Sammeron, aux ordres et manoeuvres applicables sous l’Empire, et participe à des manifestations de reconstitution (manoeuvres, défilés, bivouacs, batailles, etc.) en France et en Europe.

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